Stephen King – Mr Mercedes

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  • Titre: Mr Mercedes
  • Auteur: Stephen King
  • Date de publication: 2015
  • Traduit de l’anglais par Océane Bies et Nadine Gassie
  • Pages: 473
  • Genre : Thriller
  • Maison d’édition: Albin Michel 

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Midwest 2009. Un salon de l’emploi. Dans l’aube glacée, des centaine de chômeurs en quête d’un job font la queue. Soudain, une Mercedes rugissante fonce sur la foule, laissant dans son sillage huit morts et quinze blessés. Le chauffard, lui, s’est évanoui dans la brume avec sa voiture, sans laisser de traces. Un an plus tard. Bill Hodges, un flic à la retraite, reste obsédé par le massacre. Une lettre du tueur à la Mercedes va le sortir de la dépression et de l’ennui qui le guettent, le précipitant dans un redoutable jeu du chat et de la souris.

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Après 22/11/63, je continue ma découverte de Stephen King par la lecture de Mr Mercedes. Pour faire court, j’ai tout simplement adoré cette lecture.

D’après mes recherches, Stephen King s’essaie ici au genre du polar dont il ne serait pas habitué. Certains lecteurs ont trouvé qu’il utilise malheureusement certains clichés du genre. Alors je vais aller droit au but. Est-ce que certains éléments repris par l’auteur ont été déjà vus dans d’autres polars ou thrillers? Oui. Est-ce que Stephen King en fait quelque chose de qualitativement meilleur que les autres? Parvient-il, sans jamais tombé dans la surenchère, a développé une histoire touchante s’incarnant dans un monde réaliste? À créer une véritable atmosphère? Oui, oui et re-oui.

D’abord, je ne saurais expliquer le talent de l’auteur à nous transporter dans son histoire. Tel un sportif de haut niveau accomplissant son geste avec une facilité a priori enfantine, l’auteur nous plonge dans son univers sans accroc ni turbulence. Je pense que cela passe par la facilité d’écriture de l’auteur qui n’a pas peur de décrire des moments de la vie quotidienne des personnages, les rendant très proches du lecteur. Le pari est réussi quand le lecteur se sent, sans y penser, comme un personnage fantôme de l’histoire. Attention, j’ai tendance aussi, au milieu de ma lecture, à trouver certains passages bavards et un peu longuets; mais ils sont nécessaires à la densité de l’histoire.

J’ai beaucoup aimé la trame narrative choisie par l’auteur. Le lecteur apprend dès le début qu’un tueur fou surnommé « Mr Mercedes » par les médias a tué de nombreuses personnes qui patientaient avant l’ouverture d’une « foire à l’embauche ». Sans pour autant avoir été arrêté par la police et gargarisé par son acte ignoble mais jouissif (pour lui), il décide d’entreprendre une correspondance risquée, certes,  avec un inspecteur de police à la retraite… ex-policier qui n’a pas dit son dernier mot, loin de là. Bill Hodges, ce flic désoeuvré fraîchement à la retraite est un personnage dont, il me semble, je me souviendrai toujours. Jerome Robinson, le jeune voisin hyper touchant ou Holly, quarantenaire bourrée de TOC; les personnages ont tous un supplément d’âme qui les rapproche un peu plus du lecteur et un peu moins du monde fictif dans lequel ils ont été crées. L’auteur n’a pas peur de malmener ses personnages; ce qui les rend d’autant plus attachants qu’ils sont fragiles. Même Mr Mercedes, dont l’identité ne tarde pas à être révélée est richement composé.

Peut-être aussi parvient-il comme personne à nous faire vivre les scènes comme si on y était… Il y a des scènes de ce livre dont je me souviendrai longtemps. Elles sont gravées dans ma tête. Pourtant, il ne s’agit en rien de scènes spécialement gores mais elles sont tout simplement parfaitement écrites. J’ai d’ailleurs du mal à comprendre pourquoi elles s’imprègnent comme cela en moi. Rien d’étonnant quand j’y réfléchis, certaines scènes de la nouvelle « chambre 1408 » lue il y a 15 ans sont encore bien fraîches dans ma mémoire…  Par exemple, je ne pourrais pas oublier ce chapitre, situé au milieu du livre, qui nous raconte la genèse de ce Mr Mercedes. Pour ceux qui l’ont lu, ce chapitre racontant son enfance et son adolescence avec sa mère et son petit frère.

J’ai évidemment aimé ce que Stephen King nous apprend de la société américaine post-crise économique de 2008, plus spécifiquement de cette classe moyenne dont les individus peuvent prendre des trajectoires bien différentes selon leurs expériences… Le fait de situer l’histoire dans une petite ville avec des personnages attachants renforcent le lien tissé entre l’histoire et le lecteur.

En conclusion, n’est pas Stephen King qui veut… Et je me rends compte que j’ai perdu beaucoup de temps à lire certains polars français vraiment moins bons…

 

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20/20

5 réponses sur « Stephen King – Mr Mercedes »

  1. loeilnoir

    Je vois que ce livre vous a beaucoup plu, je l’avais adoré également : si ce n’est pas déjà fait, n’hésitez pas à vous plonger dans les 2 tomes suivants : « Carnets Noirs » et « Fin de Ronde », la suite des aventures de Bill Hodges !…

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